Les dires d’élèves : « Madame on a trop d’évals, on va pas réussir ! », les essais de tricherie de certains lycéens aux contrôles, car ça compte pour le bac, la réunion sur le projet d’évaluation en équipe disciplinaire afin d’harmoniser nos pratiques évaluatives dans le cycle terminal… 

Tout cela m’amène à me questionner : comment éviter que certains lycéens aient l’impression de jouer leur avenir au moindre contrôle, négocient la note après l’échec à une évaluation ou bien usent de stratégies d’évitement pour préserver leur bonne moyenne ? En effet, le nouveau bac intègre 40% de contrôle continu, avec des évaluations qui sont souvent sources de stress, tant pour les lycéens de première et de terminale que pour les enseignants et enseignantes. 

En début d’année (par exemple lors de la première heure de cours) et notamment en classe de première, pensez à apporter une explication du contrôle continu, c’est-à-dire que les notes aux évaluations obtenues en classe de première et de terminale représentent 40% de la note finale du bac. Ainsi, il s’agit de faire comprendre aux élèves que ce contrôle continu a une part considérable dans la note finale du bac, et que leur travail doit être régulier pour l'obtenir. 

Il convient aussi de préciser dans un document (papier ou numérique) les différentes évaluations avec leurs enjeux : évaluations de fin de chapitre(s) pour vérifier l'acquisition des connaissances et compétences travaillées dans le ou les chapitres, évaluations en cours de chapitre pour améliorer l’apprentissage en cours de chapitre, etc.

Les évaluations du contrôle continu comportent des évaluations formatives, avec la possibilité aux élèves de progresser dans les apprentissages pour avoir au moins 80% de réussite par exemple ; et des évaluations certificatives, qui vérifient les apprentissages visés au cours du et des chapitres sont effectivement acquis. Pour avoir une moyenne représentative, prévoir un nombre suffisant de notes, avec notamment 60 % d’entre elles provenant des évaluations certificatives. 

Afin de permettre aux élèves de progresser et se préparer au mieux aux évaluations certificatives, prévoir aussi un nombre suffisant d’évaluations formatives. Enfin, afin que vos élèves puissent se rattraper en cas d’échec à une évaluation certificative, prévoir un nombre suffisant d’évaluations certificatives.

Pensez à établir un contrat avec les élèves où la présence aux évaluations est obligatoire, sauf pour certains motifs (maladie avec certificat médical par exemple).

Les motifs sont décidés en équipe en début d’année, et formalisés dans un document (papier ou numérique) pour les élèves et leurs responsables légaux, comme dans cet exemple.

Concevoir une évaluation formative (QCM, travaux de groupe), réalisée en cours de chapitre, en fonction des objectifs visés : faire le point sur les acquis des lycéens, favoriser la compréhension des erreurs commises, sans les sanctionner, accélérer la progression des apprenants en ciblant des apprentissages précis. Ces évaluations nécessitent donc la mise en œuvre de critères d'évaluation par une démarche de contractualisation. 

Aussi, on retrouve le concept de l'erreur formative, c’est-à-dire que l'erreur est positive, qu’elle fait partie de l'acte d'apprendre. Elle doit être analysée et traitée dans une approche différenciée. Ici, les feedbacks de l’enseignant jouent un rôle central pour aider les élèves à progresser. Ce type d’évaluations vise donc à améliorer l’efficacité des apprentissages en permettant à chaque lycéen d'identifier ses acquis et ses difficultés afin de pouvoir progresser. 

Pour ne pas mettre en échec les lycéens pendant les évaluations, pensez à différencier ces dernières. Il s’agit de concevoir des évaluations en tenant compte des intérêts et besoins des élèves (par exemple une aide méthodologique, un coup de pouce, pour permettre une production orale ou écrite selon le profil d’apprentissage de l’élève) en évaluant les mêmes connaissances et compétences. Cela implique de connaître le groupe classe en général et le profil de chaque élève en particulier, puis de lister les connaissances et compétences à évaluer.

Pour chaque chapitre, prévoir un contrat de révision pour les évaluations, qui permet de rendre explicite et d'informer les élèves sur les connaissances et compétences qui seront l’objet de l’évaluation annoncée. Pour éviter le stress avant l’évaluation et faciliter le travail de révision des élèves, il précise à ces derniers les points du ou des chapitres à réviser pour l’évaluation. Prévoir des questions de révision ou des cartes de mémorisation, qui mobilisent ces connaissances et compétences sur lesquelles vos élèves seront évalués.

Pour chaque évaluation, créer une grille d'évaluation critériée afin d’évaluer objectivement vos élèves pour le bac, leur indiquer vos attentes en amont de leur production et préciser les critères sur lesquels ils seront évalués. Cela facilitera la rédaction de vos commentaires.

Cette grille permet ainsi, en équipe, de s’accorder sur les critères d’évaluation les plus significatifs et d’homogénéiser les évaluations entre correcteurs. Pour les lycéens, elle est un outil précieux d’auto-positionnement et d’amélioration tout au long de leur travail. En amont de l’évaluation, présenter et commenter cette grille à vos lycéens pour faciliter l’autoévaluation.

Nathalie

Professeure de mathématiques au lycée depuis 13 ans, chargée de mission CARDIE