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Pratique

Impliquer les élèves pendant les périodes difficiles : la journée décloisonnée

Peggy Chrétien Anselmo
23 novembre 2018 11:50
5 mn

1) Les journées (ou semaines) décloisonnées, c'est quoi ?

C'est une manière de finir l'année civile ou scolaire dans des conditions plus agréables et plus sereines pour tous. Il s'agit d'un dispositif global sur l'établissement dans lequel chaque professeur (et même quelques surveillants s'ils le souhaitent) va animer un atelier (avec des visées pédagogiques bien sûr), à destination des élèves, tous niveaux confondus. On abolit donc le système des classes et des divisions le temps de quelques jours. Cela demande un travail de préparation et d'organisation préalable, mais une fois ces tâches effectuées, c'est en général un vrai plaisir pour tous !

 

2) Pourquoi ça implique les élèves quand personne n'est plus motivé ?

Outre le fait de s'éviter une période pourrie avec les élèves, ce qui n'est pas le dernier des avantages, les journées décloisonnées permettent de travailler avec eux autrement, avec un fonctionnement totalement différent de celui pratiqué à l'année.

a) La collaboration

En effet, les élèves d'un même atelier seront de différents niveaux, on aura donc des 6° qui travailleront avec des 4° et des 3° par exemple. Cela favorise la collaboration entre eux d'une manière nouvelle.

b) Mobilisation des compétences différente

Les élèves seront tous amenés à s'investir dans des compétences mais en prenant des chemins différents de ceux empruntés habituellement.

Par exemple 

Si vous menez un atelier jeux de société, vous allez mobiliser des savoir-faire et savoir-être que l'on retrouve dans les programmes (nécessairement, vous les aurez bien sélectionnés en amont) mais sur un autre mode que celui utilisé en classe. Cela permet ainsi aux élèves de s'apercevoir que les situations d'apprentissage sont bien plus vastes et diverses qu'ils ne le croient.

c) Des profs qui se montrent sous un nouveau jour

Les journées décloisonnées sont aussi l'occasion de faire un pas de côté pour les enseignants qui peuvent faire valoir ou exploiter un talent sans rapport avec la matière enseignée.

Par exemple 

J'ai vu une professeure de latin et grec animer un atelier d'astronomie dont elle était passionnée depuis toujours, un professeur d'anglais proposer un travail sur le rythme musical avec pour finalité la réalisation d'une cup song ou encore un professeur d'histoire prendre la tête d'un atelier théâtre.

En dehors des bienfaits personnels qui consistent à faire « autre chose » avec les élèves, cela crée aussi la surprise auprès des collégiens ou lycéens (« Ah ouaaiiis Madame, vous savez faire des danses irlandaises? ») comme en salle des professeurs où les échanges et l'émulation vont bon train.

d) Des élèves qui se dévoilent et s'impliquent

Enfin, les journées décloisonnées sont aussi l'occasion de découvrir de vrais talents insoupçonnés chez nos élèves : l'un joue de l'accordéon depuis 10 ans, l'autre est champion d'échecs... Autant de points de valorisation jusqu'à présent inconnus mais qu'on n'oubliera pas d'essayer de mettre à l'honneur ou de réinvestir dans l'année.

 

3) Comment on fait pour lancer ce dispositif ?

Avant de se lancer dans la mise en place de journées (ou semaines) décloisonnées, il faut s'assurer que l'ensemble de la communauté éducative est partante car c'est réellement une dynamique d'établissement. Il faut donc demander à tenir une réunion plénière, exposer le dispositif et voir si toutes les parties prenantes (Vie scolaire, direction et enseignants) sont d'accord pour le faire.

Une fois cette question tranchée (si la réponse de l'équipe est non, arrêtez de lire cet article tout de suite !), d'autres vont se poser :

  • Quels jours sont choisis ?
  • Peut-on faire venir des intervenants ?
  • Peut-on ou non les rémunérer ?
  • Comment aménage-t-on les horaires (vous n'allez pas faire des journées de 8h à 17h30 sous peine de créer des inégalités dans les conditions d'exercice de l'entièreté des collègues) ?
  • A-t-on un budget financier pour mener les journées décloisonnées ?
  • Comment le répartir par atelier en fonction des besoins ?
  • Quand les élèves pourront-ils s'inscrire sur les ateliers ?
  • Qui gère les inscriptions ?
  • Quel système d'inscription va-t-on inventer pour éviter l'engorgement sur certains ateliers tout en faisant en sorte que les élèves puissent assister à un atelier qui leur plaise ?
  • Qui gère la répartition par atelier ?

 

Quand ce cadre est posé, éclatez-vous : mijotez un atelier qui vous fait plaisir et qui vous semble stimulant sans oublier de le relier à des objectifs pédagogiques (l'atelier scoubidous au collège, humm... comment dire... je ne suis pas sûre que ça tienne la route). Si vous souhaitez faire baisser le nombre d'élèves par atelier, ce qui peut être un plus, plusieurs options s'offrent à vous : faire coïncider les journées décloisonnées avec la semaine de stage des élèves de 3° , faire venir des intervenants qui prendront en charge des ateliers, inclure quelques surveillants volontaires dans le cheptel des responsables d'ateliers. Si vous trouvez d'autres idées sur ce point, n'hésitez pas à les partager en commentaires ! 

 

Et comme partager, c'est bon pour la santé, je vous propose une TO-DO list à télécharger qui vous permettra de passer à l'action et d'embarquer toute votre équipe ! Sentez comme le mois de décembre s'annonce formidable ! 

 

Peggy, professeure de français au collège

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