Parce que vous pensez tout le temps à ce que vous pourriez faire avec vos élèves, même la nuit, même sur la plage, même au ski.

Parce que vous redoublez d'ingéniosité pour le matériel pédagogique, que vous collectionnez les rouleaux vides d'essuie-tout, les bâtonnets de glace, parce que vous emmenez dans un énorme cabas à roulettes les dix-huit boîtes de jeux de société qui vous appartiennent pour faire un atelier jeux tous les mardis.

Parce qu'au premier coup d'oeil vous savez que Quentin 6°A n'a pas dû beaucoup dormir cette nuit et qu'il va falloir y aller mollo.

Parce que vous apprenez à vos élèves à lire, compter, se questionner, réfléchir et que c'est quand même magique.

Parce que, même quand ça se passe mal avec certains élèves ou certaines classes et que vous n'avez plus envie, plus la force, vous trouvez tout de même les ressources en vous pour y retourner le lendemain.

Parce que vous leur faites découvrir des endroits, des spectacles, des univers qu'ils n'auraient peut-être jamais fréquentés.

Parce que vous continuez à exercer ce métier même si vous êtes sous payés.

Parce que vous corrigez et préparez vos cours jusqu'à des heures indues alors que Tonton René, la phramacienne, la voisine vous gratifient sans cesse d'un « Encore en vacances !!!»

Parce que vous vous posez des questions sur la manière de faire progresser chacun de vos élèves en fonction de qui ils sont.

Parce que chaque année, vous chopez quatre rhinopharyngites et deux gastros et parfois la grippe en bonus mais que vous décidez tout de même de rester enseignant.

Parce que vos élèves ont confiance en vous, qu'ils viennent se confier lorsqu'ils ont mal ou qu'ils souffrent et que vous trouvez des mots tendres pour les rasssurer.

Parce que vous faites des projets qui les font grandir, être plus autonomes, être fiers d'eux.

Parce qu'après vous être occupé de vos élèves toute la journée, il vous reste encore un tout petit peu d'énergie pour faire les courses, nourrir le chat, faire faire les devoirs à vos enfants...

Parce que parfois vous avez à faire à des situations familiales complexes et que vous parlez, écoutez, signalez, agissez au mieux pour le bien de l'élève, même si au fond ça vous déchire le ventre et que vous pleurez un bon coup en rentrant chez vous.

Parce que lorsque vous avez accueilli un élève dyspraxique, dyslexique, dyscalculique, hyperactif (...), vous vous êtes adapté, formé sur le tas, pour qu'il se sente au mieux.

Parce que vous passionnez vos élèves, même si ce n'est pas tous les jours.

Parce que parfois, ils quittent votre cours en vous disant « Déjà ? C'était super aujourd'hui ! ».

Parce que. 

Peggy, prof de français au collège, avait envie de rappeler à tous les collègues profs tout ce qu'ils font tous les jours